
Aujourd’hui, on n’attend plus les directives d’en haut ou les colis ou couffins du Ramadan distribués au son des trompettes et des tambours aux citoyens nécessiteux. On a choisi la voie d’exercer son droit absolu à la solidarité citoyenne et d’accomplir son devoir sacré d’un partenaire responsable conscient de ses devoirs et droits.
Quand on parle de solidarité, on a pris l’habitude, durant de longues années, aux époques des présidents Bourguiba, Ben Ali et aussi du temps des gouvernements des Troïka I et II et du gouvernement du consensus, d’évoquer l’aide et l’assistance matérielles apportées par les autorités publiques et aussi l’Union tunisienne de solidarité sociale (Utss), organisation financée par l’argent public, aux citoyennes et citoyennes considérés comme de condition modeste ou même pauvres.
A l’époque, les repas d’iftar essaimaient à travers les coins les plus éloignés de la République sous l’impulsion des cellules du parti au pouvoir (le RCD défunt en l’occurrence) ou organisés à l’initiative de notabilités régionales ou locales, le plus souvent proches du pouvoir.
Avec l’avènement des gouvernements de la Troïka I et II, ce sont les Turcs et les Qataris qui ont pris le relais pour distribuer eux-mêmes, via leurs ambassadeurs ou attachés diplomatiques, aux citoyens déshérités, les couffins du Ramadan ou les aides scolaires, en présence de hauts responsables du parti au pouvoir, Ennahdha, qui a eu le privilège de diriger le pays durant plus de 10 ans, depuis, pour dire vrai, le retour de Rached Ghannouchi en février 2011 de son exil londonien, bien avant les élections du 23 octobre 2011 relatives au choix des membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Le rappel est d’autant plus chargé de signification qu’à l’époque, quand les Qataris de Chikha Mouza et les Turcs de Son Altesse Recep Erdogan nourrissaient les Tunisiens, plusieurs parmi nos gouvernants n’ont pas hésité à lâcher les villages SOS pour enfants sans soutien familial. Tout simplement parce que ces enfants qu’on connaissait comme les enfants de Bourguiba étaient considérés illégitimes.
Et personne parmi nos foukhaha illuminés n’avait levé la voix pour rappeler les évidences et les hauts principes de la religion islamique. Considérant ces enfants comme les enfants de l’ensemble de la communauté nationale et portant leur éducation au stade d’une responsabilité absolue que tout un chacun a l’obligation d’assumer. Sans attendre que le gouvernement promulgue des lois en la matière ou qu’une organisation internationale prenne l’initiative de les prendre en charge sous le couvert de la consécration des droits de l’enfant.
Aujourd’hui quand les masques sont tombés et que les Tunisiens se sont réapproprié leur droit absolu de se prendre en charge et de montrer au monde entier qu’ils méritent de la confiance placée en eux par le Président Kaïs Saïed en les élevant au statut de citoyens actifs, agissants et partenaires effectifs dans le processus d’édification de leur devenir, on assiste à un élan de réveil national manifesté notamment à travers ce mouvement de mobilisation citoyenne. Mouvement dont l’objectif est de préserver les maisons SOS pour enfants qui se trouvent dans l’ensemble de la République et pas uniquement à Gammarth ou à Mahrès, les deux institutions les plus médiatisées ces dernières semaines.
Certes, les objectifs assignés pour l’année 2025 tablant sur la prise en charge de 8.000 enfants sont prometteurs.
Sauf qu’il est important de déployer plus d’efforts dans le but de faire en sorte que le reste des enfants déshérités accèdent à leur part d’assistance et de soutien.